Relations RP/Journalistes : une affaire de contenu… et de trafic


En décembre 2012, Tom Foreski, un journaliste-blogger américain observateur de longue date de la Silicon Valley, a publié sur son blog un post intitulé The changing role of PR in the era of ‘Pageview Journalism’.
Tom Foreski y décrit un phénomène de plus en plus prégnant dans la presse américaine : la course aux pageviews des articles publiés sur les sites des médias américains et son corolaire : le fait que les journalistes sont de plus en plus récompensés/rémunérés en fonction du nombre de clics / pageviews que leurs articles génèrent. Tout ça évidemment dans une logique commerciale liée aux revenus publicitaires que leurs articles peuvent générer.
Le journaliste soulève deux conséquences à ce phénomène :

  1. la perte de la direction éditoriale au sein des rédactions (on ne publie pas des histoires intéressantes, on cherche de plus en plus à publier des histoires qui poussent au clic).Ce phénomène est d’ailleurs très visible dans la presse online belge où les titres sont « taillés pour le clic » et le partage sur les réseaux sociaux. Avec selon moi de vrais abus de formulations racoleuses et de citations malheureuses.
  2. le fait que l’on retrouve dans tous les médias les mêmes sujets.

Par contre,  Tom Foreski identifie clairement des opportunités pour les agences RP qui sauraient tirer avantage de ce phénomène :
“Can PR companies drive traffic to a story that I write?
If they can they are golden. Reporters will take their calls over any others.”

Dans leur pitch (appel d’une agence PR vers un-e journaliste pour lui proposer un sujet d’article  lié à un de ses clients), les agences devraient donc non seulement proposer des histories susceptibles d’intéresser le lectorat des journalistes mais également de générer du trafic. Une sorte de service après-vente en somme…
Comment me direz-vous ? Eh bien, là, je rejoins l’un de mes gourous Shel Holtz (dont vous devez absolument découvrir le podcast Marcom For Immediate Release qu’il anime conjointement avec Neville Hobson ) qui propose plusieurs pistes :

  • Having done your homework upfront, sharing keywords with the reporter he can build into his article that will drive traffic
  • Referencing the article on the client’s corporate blog
  • Having the client tweet the link and include it in an update on their Facebook page
  • Promoting the link in communities whose members have an intrinsic interest in the subject
  • Sharing the link in the agency’s channels
  • Pointing the story out to influencers within that subject matter area
  • On behalf of the client, buying keywords that lift the link above organic search results

Donc pour marquer des points auprès des journalistes… et indirectement auprès de leurs clients, les PR devraient non seulement acquérir des compétences SEO (fournir aux journalistes les mots clés qui permettent de générer du trafic) mais également développer des stratégies de référencement de contenus sur les réseaux sociaux.
En lisant cela, je me réjouis d’avoir rejoint « Conversational Marketing & PR » comme VOICE qui offre à la fois des services RP et qui accompagne ses clients sur les plateformes Social Media (gestion de comptes et pages Facebook, Twitter, LinkedIn…) me semble bien armée pour entrer dans cette nouvelle ère.
Une réserve toutefois : le contenu doit rester de qualité. Journalistes, agences RP, agences de pub ont tous intérêt à conserver une presse de qualité où le nivellement par le bas n’est pas le seul remède au déclin des ventes.
Pour faire de bons articles, il faut aussi de bons sujets, de bons angles et de bons interlocuteurs… Bref, le core business de tout RP qui se respecte. A tous donc de veiller à générer, proposer, partager et publier du contenu intéressant.
Au vu de ce qui précède, est-ce utopiste de se poser la question de savoir si l’avenir de la presse se situe notamment dans une meilleure intégration et une meilleure collaboration entre presse et agences RP, chacun utilisant les outils cités plus haut permettant de générer du trafic…  On peut se poser la question.
Amies, amis journalistes, je vous écoute !

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